Catégorie : Parole aux militant·e·s

  • Une vie ici, une voix ici

    Une vie ici, une voix ici

    par Wahba Ghaly, conseiller municipal socialiste

    Imaginez-vous que près de la moitié des habitants de Genève n’aient pas le droit de vote. C’est pourtant la réalité aujourd’hui : Près de 40% de la population genevoise, composée d’étrangers résidant dans le canton est exclue du processus démocratique cantonal. Ces résidents étrangers contribuent pleinement à notre société : ils vivent, travaillent, paient des impôts, fréquentent nos écoles et nos hôpitaux. Ils sont des parents, des voisins, des amis. 

    N’est-il pas intolérable de leur nier le droit de s’exprimer sur des sujets qui les touchent directement, alors que leur participation à la vie de leur commune et de leur canton est totalement légitime, voire appréciée et nécessaire ?

    Le 30 mai, la Commission Migration et Genève internationale du PSG organise une table ronde pour discuter de l’initiative « Une vie ici, une voix ici » qui sera soumise au vote le 9 juin ! L’initiative vise à accorder le droit de vote et d’éligibilité cantonal aux personnes étrangères résidant légalement à Genève depuis au moins huit ans.

    Que la publication de cet article intervienne avant ou après la table ronde, l’objectif demeure le même : informer le public et favoriser un débat éclairé sur l’initiative, il est important de recueillir les différents points de vue sur les enjeux de ce vote historique et de comprendre pourquoi il est essentiel de briser cette injustice.

    L’initiative « Une vie ici, une voix ici » est une chance de rendre notre démocratie inclusive, représentative et juste. C’est l’occasion de renforcer le vivre-ensemble et de construire une Genève plus solidaire et accueillante.

    Pourquoi voter OUI à l’initiative « Une vie ici, une voix ici »qui sera soumise au vote le 9 juin?

    Imaginez une Genève où toutes les personnes qui vivent, travaillent et contribuent à la société depuis des années aient leur mot à dire sur les décisions qui les concernent. C’est l’objectif de cette initiative !

    Accorder le droit de vote aux étrangers n’est pas seulement une question de justice, c’est aussi un choix bénéfique pour notre démocratie. Des études ont montré que les pays et les villes où les étrangers ont le droit de vote ont une meilleure gouvernance et des politiques plus inclusives. En effet, la participation à la vie démocratique est un élément essentiel de l’intégration.

    Loin de constituer une menace, l’intégration des résidents légaux au processus démocratique s’avère comme un levier pour favoriser leur implication! En tenant compte de leur vote nous ouvrons la voie à des décisions éclairées qui reflètent la réalité de notre canton. De plus, cela n’empêcherait en aucun cas les naturalisations. Au contraire, il pourrait les encourager à entamer le processus de naturalisation en leur montrant que Genève est un canton qui valorise leur contribution.

    En votant Oui à cette initiative, nous renforçons non seulement la légitimité de nos institutions démocratiques, mais également la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance. Cela n’est pas un affaiblissement de la démocratie, mais plutôt une étape vers une société genevoise plus représentative.

    C’est ensemble, en tirant profit de la diversité de nos parcours, que nous bâtirons un avenir prospère pour Genève.

  • Le quotidien des quartiers populaires

    Le quotidien des quartiers populaires

    Vernier, 22 février

    Multiculturels, sources de solidarité, d’entraide et du vivre ensemble, les quartiers populaires sont
    des lieux où il fait bon vivre.

    Les quartiers populaires sont souvent stigmatisés à tort. Un acte d’incivilité ou un incendie accidentel prend vite une ampleur médiatique qu’il n’aurait pas eu dans un autre quartier. Facilement associés à l’insécurité et la délinquance, ces quartiers sont pourtant des lieux de vie où se côtoient le plus souvent harmonieusement familles, commerçants, acteurs sociaux, locataires, propriétaires et concierges.

    Deuxième ville du canton avec près de 37’000 habitants, Vernier est riche d’une population multiculturelle de près de 150 nationalités.

    Élu à Vernier et ancien président du Conseil municipal où je siège depuis 2015, j’habite la cité des Avanchets. Dans cette cité, je suis témoin quotidiennement d’un fort engagement des habitants animés par un esprit positif et un fort sentiment d’appartenance à leur quartier indépendamment de leurs origines. Les habitants et les associations organisent régulièrement des événements: fêtes de quartiers, thés dansants, repas pour les seniors, soirées de partage et d’information sur les droits des locataires, vide-greniers, «repas à 5 francs», etc.

    Les divers projets des contrats de quartiers, les animations socio-éducatives et les activités des centres de loisirs contribuent particulièrement à l’amélioration de la qualité de vie des habitants.

    J’ai pu constater la forte volonté des autorités communales pour améliorer le quotidien des habitants. Par exemple, la Ville de Vernier a mis en place et entretenu des infrastructures et des équipements publics dans chaque quartier: écoles, crèches, bibliothèques, ludothèques, terrains de foot et aires de jeux, aménagement des routes, espaces de récupération des déchets «écopoints», maisons de quartiers, parcs pour chiens, etc.

    L’impulsion positive donnée par la commune s’appuie sur une consultation permanente des différentes parties prenantes. Elle assure des prestations de qualité, notamment grâce à une politique et un travail social de proximité. Des correspondants de nuit assurent la pacification et la prévention des conflits dans tous les quartiers. La politique municipale et ses programmes de soutien aux seniors sont très appréciés et me tiennent particulièrement à cœur. Je souhaite, par ces lignes, rendre hommage à toutes celles et ceux qui, au quotidien, contribuent à l’amélioration de la qualité de vie des habitants des quartiers populaires.

    Jean-Pierre Tombola, Conseiller municipal et candidat au Grand Conseil

  • Le Mentorat: Construire l’avenir de nos jeunes en prenant en compte l’expérience de nos aîné-e-s !

    Le Mentorat: Construire l’avenir de nos jeunes en prenant en compte l’expérience de nos aîné-e-s !

    par Wahba Ghaly, conseiller municipal (PS/Vernier)

    Le mentorat est à la fois une relation interpersonnelle et un outil d’intervention sociale qui a pour but de favoriser l’égalité des chances sur le marché du travail pour les jeunes, tout en valorisant l’expérience de nos aîné-e-s, et ainsi contribuer à une société plus juste et plus solidaire

    D’un côté, notre pays dispose d’un système de formation solide et diversifié, mais malgré cela, la majorité des 18-30 ans rencontre beaucoup de difficultés à choisir un métier, trouver la bonne filière d’études, une place d’apprentissage, entrer dans la vie professionnelle une fois la formation terminée, ou pire encore, devoir quitter son premier emploi après moins d’un an ! Relever ce défi n’est pas facile et peut être source d’inquiétudes, voire de stress pour beaucoup de jeunes. Ce défi pourrait se révéler plus important ces prochaines années en raison des conséquences économiques liées à la pandémie de la Covid-19.


    De l’autre côté, nous sommes au seuil d’une grande vague de départs à la retraite – celle des baby-boomers. Les plus de 65 ans représentent 16,5% de la population. En 2030, ils seront 18.7% et, en 2045 le pourcentage de personnes de 65+ dépassera les 25%. Aujourd’hui les baby-boomers se trouvent au sommet de leur capacité créative ; beaucoup d’entre eux occupent des postes clés dans les entreprises privées; administration publique ainsi que dans la culture et la science – mais leurs jours sont comptés. Cela veut dire que nous sommes actuellement dans une « phase de latence » du changement démographique qui marquera les deux prochaines décennies et qui aura un impact socio- économique fort sur Vernier, surtout le vivre-ensemble des différentes générations et, en particulier, sur la place des seniors dans la société et la place des jeunes sur le marché du travail. Relever ce défi sera plutôt facile, par le biais du Mentorat car nos ainés sont souvent recommandés de s’engager bénévolement et de rester actif pour     « bien vieillir », au profit de soi-même, d’autrui et de l’environnement social et économique.

    Ce phénomène qu’on peut nommer la générativité est une relation axée sur le développement global et la croissance des jeunes en contexte de carrière, où le mentor met ses ressources interne et externe au service du mentoré. C’est ainsi que cet engagement participatif aura des effets durables, sociales et économiques sur les questions de la solidarité intergénérationnel

    Si Vernier réussit à bénéficier des connaissances et de la productivité de ses seniors dans l’éducation, le monde des affaires, l’entreprenariat, la médecine, la politique, etc. ! Nos gardiens de la culture et détenteurs de sagesse deviendront les porte-drapeaux du développement de notre ville. Leur contribution permettra non seulement de préparer la nouvelle génération de travailleurs/euses, mais aussi de favoriser « la participation des seniors aux activités socio-économiques, culturelles et récréatives [qui] contribuera à son tour à l’amélioration de leur propre condition de vie et à leur bienêtre personnel, ainsi qu’à inciter nos jeunes à persévérer dans une direction qui a du sens à leurs yeux.

    Conclusion

    Vernier a actuellement une pyramide des âges dans laquelle la génération « baby-boom» domine. La jeune génération peu représentée fait face à un nombre toujours plus grand de personnes âgées. Ils affirment ne pas se sentir préparés pour leur entrée sur le marché du travail et ils sont connues pour être particulièrement angoissés à l’idée de prendre des décisions quant à leur avenir, ils ont désespérément besoin de modèles de réussite pour les inspirer.

    Au même temps, Vernier dispose des seniors qui sont prêts à être engagées dans des activités de bénévolat et qui ont envie de transmettre leurs compétences acquises pendant leur carrière professionnelle. Elle dispose de toutes les ressources nécessaires qui pourraient servir à la réussite du mentorat, les différents services municipaux, les services de l’Etat, les entreprises et les associations locales et les professionnels. Il nous reste qu’à élaborer des programmes de mentorat à différentes fins en vue de favoriser le développement de la carrière, la formation professionnelle ou encore de pallier le décrochage scolaire.

    Recommandations

    Le Mentorat va aider nos jeunes à choisir leur formation et leur métier en leurs fournissant une relation développementale entre une personne d’expérience et une autre moins expérimentée. Les principaux leviers ci-dessous devraient être actionnés pour passer à l’échelle :

    • Poursuivre sur la voie du mentorat d’autres programmes cantonaux ou sur des études réalisées par, ou en collaboration avec l’UniGe et HES-SO,
    • Elaborer un plan pour le programme verniolan avant le début des futurs projets définissant les tâches du programme (soutien, conseil, etc.) afin d’éviter que les porteurs de projets n’aient des attentes démesurées, que ce soit en termes de financement ou d’accompagnement .
    • Créer des outils et des documents types durant la phase de planification (assurance qualité, reporting) , notamment en collaboration avec les ONG œuvrant dans ce domaine,
    • Rendre accessibles à l’ensemble des futurs porteurs de projets les bonnes pratiques identifiées par l’uniGe, l’HES-SO ou les différents projets des autres ONG
    • Renforcer la collaboration entre le Conseil Administratif de Vernier et le Canton de Genève dès le début afin d’assurer le financement à moyen et long terme.
    • Créer des synergies entre les porteurs de projet dans d’autres communes au travers d’échanges entre les CA et les projets pendant le programme.